La malaria est une maladie infectieuse causée par un parasite (Plasmodium), qui est transmis par la piqûre d'un moustique bien spécifique (anophèle). Il existe quatre espèces différentes de Plasmodium dont le Plasmodium falciparum qui est le plus dangereux et le plus répandu. La période d'incubation - le temps entre la piqûre et le début de la maladie - varie en moyenne entre 10 jours et 4 semaines (rarement plusieurs mois). Les symptômes classiques, tels que des accès de fièvre, sont au début facilement confondus avec un état grippal. A défaut de traitement correct, un tel accès peut avoir une issue fatale en quelques jours.
Où la malaria est-elle présente ?
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La malaria ne se rencontre que dans les zones ou vivent les moustiques anophèles, à savoir les zones tropicales ainsi qu'un grand nombre de zones subtropicales. A partir de 1.500 à 2.000 m d'altitude, selon le climat et la température, la présence de moustiques anophèles est négligeable, voire inexistante. Le risque d'infection dans la plupart des grandes villes est minime ou nul, sauf en Afrique, où il est omniprésent. Un certain risque peut également subsister dans les banlieues des grandes villes en Asie (e. a. en Inde). Dans un nombre de régions, il varie selon les saisons.
Comment peut-on prévenir la malaria ?
L’importance capitale des mesures antimoustiques : le moustique anophèle n'est actif qu'entre le coucher du soleil et l'aube (attention, il est plutôt petit et ne fait pratiquement pas de bruit). Pour cela il est conseillé de porter le soir des vêtements clairs couvrant le plus possible les bras et les jambes. Appliquez sur les parties du corps découvertes une crème répulsive à base de DEET (20 à 50 %, pour les enfants et les femmes enceintes DEET 20-30 %) p.e. Tropenzorg, Moustimug®, Z-stop®, Anti-M®, OTC-repellent® et répétez l'application toutes les six heures (le produit n’est donc pas actif toute une nuit). Jusqu’à présent il n’existe pas encore d’études approfondies sur les répulsifs sans DEET ; Autan-Active® et Mosiguard® sont néanmoins de bons produits sans risque; d’autres alternatives ne sont pas recommandables en ce moment. Dormez dans une chambre inaccessible aux moustiques (moustiquaires, diffuseur anti-moustique électrique ; l’air conditionné n’empêche pas toujours les moustiques de piquer) ou dormez sous une moustiquaire imprégnée de perméthrine ou de deltaméthrine suspendue au-dessus du lit et dont les bords sont repliés sous le matelas. En observant correctement ces précautions le risque de malaria est réduit d'au moins 80 à 90 %.
La prise de médicaments préventifs : Aucun médicament préventif n'est efficace à 100%, raison pour laquelle nous sommes souvent obligés de proposer différentes mesures. De plus, les médicaments utilisés changent au cours des années. Avant toute prescription, il convient donc d’évaluer les effets secondaires potentiels et contre-indications de la chimioprophylaxie en fonction du risque d'acquisition de la malaria. Ce risque dépend du pays, mais aussi des régions visitées, de même que de la saison, de la durée du séjour et du type de voyage (cf. www.itg.be). Certaines personnes présenteront des effets secondaires, généralement de caractère mineur, lors de la prise des médicaments contre la malaria, mais ce n’est pas d’office une raison pour arrêter la prophylaxie et envisager un traitement alternatif. Parfois on doit changer de médicament suite à ces effets secondaires, principalement à cause de troubles gastro-intestinaux, des réactions allergiques ou d’autres symptômes d’intolérance. C'est d'ailleurs pour cette raison que c'est le médecin qui décidera quel médicament convient le mieux. Ceci explique aussi pourquoi il arrive que des personnes faisant partie du même groupe prennent des médicaments différents. Pour les régions avec une résistance importante aux anti-malariques plus anciens :
MALARONE® : 1 compr. par jour, 1 jour avant le départ jusqu’à 7 jours après le retour; la Malarone® sera pris de préférence pendant le repas ou avec une boisson lactée, chaque jour au même moment. Peut être pris pendant plusieurs mois (plus longtemps que mentionné dans la notice). > 95 % efficacité. | |
LARIAM® : 1 compr. par semaine-à un jour fixe, pendant le souper – jusqu’à 4 semaines après le retour > 95 % efficacité. | |
1. CONTRE-INDICATIONS à discuter avec le médecin | |
Epilepsie, dépression, troubles psychiatriques, angoisses, troubles du rythme cardiaque |
Le Lariam® n’a pas été toléré lors d’une prise précédente Grossesse envisagée ou pendant le premier trimestre de la grossesse |
2. COMMENCER : toujours 3 comprimés avant le départ |
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Si vous n’avez jamais pris de Lariam® |
Schéma classique : |
Si vous n’avez plus suffisamment de temps avant le départ & vous avez déjà pris le Lariam® et vous le tolérez bien). |
Faites un “test de tolérance” : = 1 comprimé par semaine 2-3 semaines avant le départ = au moins 3 comprimés pris avant le départ ! |
Prenez 1 compr. Par semaine plus de 2 semaines avant le départ ou prenez 1 comprimé par jour pendant les 2 jours précédant le départ (dose de charge), et ensuite 1 compr./ semaine |
Prenez 1 comprimé par jour pendant 2 jours avant le départ (dose de charge) et ensuite 1 comprimé par semaine |
ALTERNATIVES On peut changer de prophylaxie d’un jour à l’autre. Malarone : 1 compr. par jour , si on a commencé à prendre la malarone pendant le séjour dans une région où sévit la malaria, elle doit être prise alors jusqu’à 28 jours (au lieu de 7 jours) après le retour. La Malarone peut certainement être utilisée pendant plusieurs mois (mais tenez compte du prix élevé). > 95 % efficacité Doxycycline (1 compr. de 100 mg ou ½ compr. de 200 mg par jour, à commencer 1 jour avant le départ jusqu’à quatre semaines après le retour) (pas pour les enfants <8 ans et les femmes enceintes; à prendre en position assise avec beaucoup de liquide ou pendant le repas (ulcère dans l’oesophage); peut causer des mycoses buccales et génitales (et une allergie au soleil)). > 95 % efficacité Nivaquine® (1 compr./jour!) + Paludrine® (2 compr./jour) pendant le repas, à commencer 1 semaine avant le départ jusqu’à 4 semaines après le retour (peut parfois causer : problèmes gastro-intestinaux, muguets, démangeaisons) (= Savarine® en France) dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest efficacité à 60-70%, mais dans la plupart des autres pays de la zone C (voir carte géographique) efficacité inférieure à 50% Des médicaments contre la malaria peuvent uniquement être obtenus sur ordonnance. En cas de fièvre lors d’un séjour ou dans les mois après le retour d’une région où sévit la malaria, cherchez le plus vite possible un médecin compétent. La prise de Lariam® à titre curatif est déconseillée à moins qu'il n'y ait pas de surveillance médicale adéquate disponible. En conclusion : Etant donné qu'aucun médicament n'est suffisamment efficace pour prévenir la malaria, il est important en cas de fièvre de toujours penser à une malaria, même si la fièvre se présente dans les trois mois après votre retour des tropiques. Pour vous rassurer : une malaria, reconnue à temps peut être traitée sans problèmes, et l’idée que la malaria est incurable est complètement fausse.
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