Bonjour à Tous,
Cette fois-ci ça y est je suis au Banc d'Arguin !
... et ce n'a pas été de la tarte pour y arriver. Nous avons quitté le dernier hôtel marocain de Fort Guerguerrat de bonne heure et sans encombre, à part Philippe qui a été piqué dans la douche par un petit scorpion blanc.
Douloureux, mais a priori sans conséquence si ce n'est un peu de pommade appropriée.
Arrivée à la frontière mauritanienne, c'est le contrôle des papiers, les formulaires à remplir. Rien à redire du côté marocain où cela se passesans encombre et même sympathiquement. Dès la frontière, dans le no mans land miné où il ne faut pas quitter la piste, des simili-touaregs nous proposent de changer de l'argent et de nous servir de guide. Ok pour le change (ouguiya) mais on abandonne l'idée du guide : pas de place. Le côté mauritanien est plus ardu. Le douanier, les mains pleines de sang du mouton qu'il est en train d'égorger pour la fête de l'aït (le ramadan se finit ce soir) s'occupe de nos passeport, demande un petit cadeau, ce que nous refusons poliment et 3 contrôles plus loin (police, gendarmerie, douane, ...) munis d'une promesse de repartir avec nos véhicules avec nous, nous pénétrons en territoire mauritanien.
Nous traversons la fameuse voie ferrée CHOUM-ATAR -> NOUADHIBOU, le train y fait 3 km de long ... j'en entends parler depuis 30 ans ...
Bon nous voilà sur la route avec un dilemme : on est sensé faire de l'essence à Nouadhibou, y prendre l'assurance obligatoire pour la Mauritanie et reprendre la piste ... mais c'est 100 km A/R de perdu et il est déjà 10 heures du mat.
On décide de tenter le coup et on cherche la piste ... un mauritanien nous met sur la piste et c'est parti ... les points gps sont mis et on se lance dans l'inconnu.
Là l'angoisse totale ... 200 km de sable, de dunes, de pierres avec au début ... une piste ... puis plusieurs, puis plus de traces. Confiance absolue aux points GPS (Philippe et moi croisons nos données).
Pendant toute la journée on a croisé ... que quelques troupeaux de chameaux sauvages. Pas une bagnole, pas un 4x4x, pas une moto, pas âme qui vive. Juste des épaves de voiture cartonnées et parfois un puit.
En plus il fait chaud, très chaud, je crève sous mon casque et ma veste. En plus, je trouille de m'ensabler, car tirer la moto par cette chaleur serait vraiment quelque chose de pas agréable. Donc j'avance en jetant un oeil régulièrement sur le GPS entre deux étendues de sable. Je n'ose même pas m'arrêter de peur de me tanker. De temps en temps apparaissent des dunes qu'il faut contourner et ensuite reprendre le cap. C'est vraiment pas de la tarte, je suis stressé et ne profite pas du tout du paysage. En plus mon essence diminue à vue d'oeil.
Arrêt bouffe au milieu des dromadaires (apparemment sauvages) ...
Lentement sur la carte du GPS on se rapproche de la côte et apparaissent en fin de journée des chott, où plutôt des zones molles qui ont été inondées par les grandes marées.
On doit passer par là et c'est mou, on s'enfonce et il faut toute la puissance de la BMW pour par rester collé. Si je reste sur les traces, je suis facilement déséquilibré par les petites ornières ... si je ne suis pas sur les traces, je m'enfonce et il faut vraiment mettre du gaz !
A un moment, la moto part en glissade à 80km/h sur la boue et c'est un coup de pot qu'on ne finit pas tous les deux par terre. Grosse frayeur ... et merci les années d'enduro !
On arrive finalement au bord d'une épave de Range Rover Vogue (modèle luxe) calcinée ... ce matin. Un groupe d'espagnol, la voiture a chauffé et elle a brûlé. Heureusement ils n'étaient pas tous seuls.
Un type est déja en train de dépiauter la bagnole, enfin ce qu'il en reste ... Il essaye notamment de récupérer les ponts.
Pour ma part le voyant réserve est allumé et je suis à la limite de la panne sèche quand nous arrivons dans un petit village de pêcheurs ... mais plus d'essence. Nous faisons encore 12 km jusqu'à la presqu'île d'IWIK pour trouver de l'essence, il fait presque nuit, je suis crevé, j'en ai marre de cette moto, du sable, du soleil !
On trouve enfin un endroit pour se poser, une tente berbère dans un simili camping.
On fait les formalités d'inscription et le couple de mauritaniens nous prépare un bon poisson. Ce soir, ce sera sac de couchage, mais qu'importe je dormirais n'importe où !
J'ai enfin trouvé le squelette de baleine, mais désolé Rémi, pas possible de prendre un os : trop grand ... et pas possible de prendre un morceau : trop dur !
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